dimanche 24 mars 2013

Portrait d'un robot

Généralement il est laid. Généralement, il arbore une moustache qui cache des crocs bien aiguisés. Des crocs qu’en ont bouffé plein des bougnoules. Généralement, quand il est pas content, il secoue sa queue en plastique noir. Et il est jamais content l’animal. Il est toujours là, à aboyer tous les dieux. A mordre les passants, les passantes, les marchands. Mais quand il voit sa plus belle proie débarquer, sa matrique prend forme. Il a chaud. S’il pouvait, il s’arracherait tous ses poils bleus. Chez lui, le bleu n’est pas une couleur. Transmission de teinture ! Le libre révolté en est recouvert. Et ça, c’est jouissif ! Ah il aime ça… Ah il jouit… Je jouis… J’en veux encore ! Entrer par effraction chez les gens, sans mandat, juste moi et ma clique, foutre un pain par-ci, un doigtage d’épouse par-là. Ça c’est le pied ! Sans les mains parfois ! A la bite comme à la bite ! Nous étions trois, ils étaient deux. L’équilibre parfait. Tu prends le mari, on prend la femme. Par derrière, par devant, sur la banquette, dans la bouche, dans les yeux, tes cheveux soyeux, je les bouffe puis te les recrache. Va chialer espèce de salope !... Et pas que ! Dieu merci… Une petite virée par là-bas, y a un attroupement, on a de la chevrotine. C’est tes yeux que je crache cette fois-ci. T’en as besoin pourquoi ? T’as pas encore chopé la Qataracte mon coco ? Au royaume de Siliana, les borgnes sont loi !

Attends, t’en va pas ! J’ai pas fini ! T’as oublié quand l’aut’ tocard était là ? Notre maître chienlit ! T’as oublié tous ces cadavres qui jonchaient ma terre ? Matar est mon nom de famille je te rappelle ! Tu oublies vite on dirait. Tu regardes trop de nichons, t’aimes trop danser. T’es juste trop con en fait. T’es juste trop con… T’aurais dû me tirer sur le portrait dès la première minute qui a suivi le départ de papa. T’étais occupé ? Ton quartier était attaqué par les fantômes qu’on a lâchés ? Bravo Donqui !... Résultat, on est là, on est là et on sera toujours là. A te guetter, à te mater, à faire chier ta gonzesse, à te raquetter quand tu quémandes. Toi aussi tu seras là, t’inquiète pas, à me l’astiquer, à me sucer quand je le demande. On forme une belle paire n’est-ce pas ? J’ai besoin d’un visage pour mon poing, un vrai mariage d’amour !... 

Et non, ton assemblée n’y fera rien ! Ni ton gouvernement, c’est la même chose de toutes les manières. Les trois pouvoirs sont une playlist MP3 d’un même pseudo-chanteur. Tant que tu peux pas appuyer toi-même sur stop, personne me contrôlera. Je serai toujours là pour toi, quand t’auras froid, pour te réchauffer le cul. Pour te susurrer des menaces douces à l’oreille. Et tu oublieras que sans toi, sans ta petite monnaie, je ne suis rien. Oui, tu me paies à te tenir en laisse, moi, ton chien déchaîné. 

Maintenant, ramène le bâton que je viens de balancer. Prends-le, et vise bien la tête, histoire que ça gicle à l’intérieur. Brûle tous les moines du maxistère. Et là, et uniquement là, ce sera un retour de bâton.

Omar Aloulou / 23-03-2013

samedi 2 mars 2013

BOUAZIZI SHAKE

(Au rythme du type qu'a envie de chier, qu'a faim et qu'a envie de fumer)

L'homme n'est même pas foutu d'être funambule. Il a besoin de pas sûrs. Il a besoin de chier sur sa cuvette, en lisant du Bernard Werber. Au mieux !...
Ne m'enlève surtout pas la liberté de lire de la merde en merdouillant !...
On en est là, malheureusement... On en arrive là. A ce point précis de non-sens, de vide, de pet céleste, enfumant tout au passage.
J'y vois plus rien. Tu vois quelque chose toi ? Enfumés comme des porcs par des mollusques masqués. Des dinars au front ! Convertibles, bien entendu... FMI à effet masque. La garderie d'enfants citoyens est toute prête, toute remplie. Faces contre sol et culs à l'air.
Renifle-moi ça enfoiré ! Renifle-moi cet air surtaxé avec ton épouvantable derrière !...
Mais le problème est là. On avale de la merde sans arriver à la chier. La merde ne devient pas merde. La merde devient or ! La merde devient liberté !

Liberté - Égalité - Fécalité

Au rythme de la danse Harlemoise, Feu Bouazizi s'est enflammé.
Au rythme de la danse Harlemoise, les jeunes ont valsé avec les balles sifflantes.
Au rythme de la danse Harlemoise, sur un tempo plus lent, les gens ont déserté les grandes surfaces.
Au rythme de la danse Harlemoise, Sieur Chokri n'a pas tenu la cadence, PAF ! Dézingué...

Nous marchons à l'envers, mais nous faisons troncher à l'endroit. Straight to the ass !...

Moody's maudit notre note, Moody's nous dégrade à B--√2+0,8. Il a ce pouvoir. Qui le lui a filé ? Ta gueule.
Résultat, tout sourire nous allons nous tapir face contre bite, pour sucer un petit réajustement structurel. Oh non... Pas grand chose, on va juste privatiser la chatte à ta femme. Et tu vas payer pour ça. Puis emprunter pour payer un coït. Un gosse.

On finira dans un concert de Stomp géant. Ça résonne quand la poubelle est vide. On peut en faire de la musique tiens ! On se donnera en spectacle. Sur la grande place. Près de l'horloge qui fige le temps. Un rythme à 4 temps. Un tempo plutôt moyen. Du 87 ou 89. Une petite vidéo. Et on dansera. Ah ça on dansera...


Omar Aloulou / 02-03-2013

https://www.youtube.com/watch?v=y2Bdz0tU2DQ

dimanche 19 février 2012

L'exciseur

Pourquoi avons-nous peur de l’excision ? N’avons-nous pas déjà perdu cette petite notion qui nous faisait tant aimer vivre en Tunisie sous l’ère Benalienne ? Ne sommes-nous pas devenus un peuple excisé ? Notre petit clito, ne l’as-tu pas vomi après l’avoir arraché, ô Putsch sacré ? N’est-ce pas toi qui nous a décrété dans ton état d’urgence follement prolongé que désormais, le peuple Tunisien était libre de ses pensées ?

Tu t’es bien fendu la poire, tu nous l’as fendue en deux. Avec tes bonnes blagues en tutu et en te gardant de nous tutoyer. Tu as cru bon de nous balancer à la figure, sans style et sans tierce mineure, des pièges bien tendus. La gueulante minorité qui s’est prise pour une de ces connasses de bourges à lunettes d’or. Ça t’a pas suffi einh ?

Tu as érigé une queue en attendant l’éjaculation finale. Seulement voilà, une queue de noir est toujours plus grosse qu’une queue d’arabe, et même si ce noir est un nègre au service des vrais néo-connards. Ces prophètes de la géopolitique qui te font d’un cul-de-jatte un derviche tourneur. Moi-même j’ai tournoyé jusqu’à dégueuler une assemblée constipuante. En me relevant, je vois le manège continuer à tourner sans moi, sans nous. Une fois sur la Une, une fois sur la Deux, mais toujours sur la Sept. Le niveau y est aussi haut qu’une tour Eiffel à Montmartre. Et puis… Toujours rien… Toujours aussi silencieux sur ta nature.

Tes ennemis nous dévoilent leur premier tour, des niqabs à la fac, alors que toi, tu nous empêches d’enlever le nôtre qu’on a depuis le jour où tu as viré la reine et son valet de roi.

Et nous, nous n’y voyons rien, ou alors qu’une petite flamme. Elle nous ronge, et ça vous arrange, toi et les ambassadeurs de Tel-Aviv. Plus tu fixes le fou, moins tu vois le pion qui va ranimer la reine. Et puis le niqab, et puis la barbe, et puis l’émirat, et puis la barbe, et puis l’exciseur, et puis la barbe, et puis quoi encore ? Il n’est que sept heures ! Les excités sont les plus cités, de la plus barbante avenue au monde au plus profond gouffre gelé.

Pendant que le temps s’est arrêté chez nous, l’OTAN emporte tout, vagin, il est partout, clitoris, fait perdre les poils au lion, loche, et le fin fonds monétaire glisse ordre sur ordre, instruction sur instruction. Et l’identité… l’identité… l’identité, les saints de l’an deux et nous appelons, disons une entité à dessein aigri.

Il est quatorze heures, nous sommes si en retard.
Mais l’exciseur, lui, n’est pas si pressé.

Omar Aloulou / 17-02-2012

vendredi 2 décembre 2011

Tunisie la Muette

Un cygne


"The Ocean floor is hidden from your viewing lens"
"All my life i've been sewing the wounds but the seeds sprout a lachrymal cloud"


La révolution ? Un flop. Un fiasco. Ou au contraire une réussite totale. Ça dépend bien sûr pour qui. Toutes ces stratégies pour draper la Tunisie d'un niqab démocratique fonctionnent à merveille. Bah quoi ? Regarde autour de toi ! Des tractations, du négoce sous la table, et des gens qui gueulent. Les perdants ? Non, les croyants. Les vrais croyants, ceux qui croient en cette sacro-sainte démocratie. Ce système aux multiples failles qui permet à tout un chacun de croire à un possible changement tout en ayant un doigt bleu dans le cul. Nous a-t-on schtroumpfé l'hymen ? Cet hymen que nous croyions impénétrable ?...
Après je ne sais quel nombre d'années de douloureuses enculades, nous soufflons sur la bougie zéro de la souriante pénétration, cette érection démocrottique voulue par le peuple uni au pouvoir. Le pouvoir a besoin du peuple pour faire croire à ce simulacre de révolution. 


La veuve


Voilà qu'Ennahdha est propulsée au premier rang, avec les deux autres gagnants du podium - notons qu'un moustachu s'est fait éjecter des décisions, a-t-il joué son rôle ou va-t-il jouer son rôle, trop tôt pour le dire.


La sœur


Sœur Ennahdha est le cheval gagnant sur lequel ont misé l'oncle Samuel et son poulain arabo-qatari, cet obèse golfeur qui finance la colonisation des esprits L'Via Al Jazeera et la colonisation des terres de ses coussins Palestiniens.
Sœur Ennahdha s'avère avoir des dents de machette, et les premiers à en souffrir seront les extrémistes ailés, ces born-to-be-palestinian, lorsqu'ils comprendront cette équation mathématique simple : Ce qu'on appelle islamisme Sunnite est l'allié objectif de ce que l'on appelle impérialisme américano-sioniste. Plus que ça, il est également l'allié du mondialisme néo-libéral. Convertibilité du dinar, économie de marché dans la constitution et mon cul sur commande.
On a abusé de sœur Ennahdha pour mettre en place tout ça, mais sœur Ennahdha a bien joui cette catin. Elle en a foutu sur tout Bardo. Elle a salopé les esprits. On ne parle que d'elle. Une belle quenelle...


L'oie des reins


Entends-tu résonner cette voix au loin ? Une douce marche... De doux vivants-morts venant de loin. Ne sens-tu pas l'odeur du soufre  dont ils sont parfumés ? Pourquoi viennent-ils ? Quel porte-monnaie côtier les envoie ? Pourquoi viennent-ils ? Savent-ils qu'ils vont au casse-pipe ? Veulent-ils eux-aussi mâcher des tessons de verres ? Veulent-ils réellement ? Mais quand Miranda dit, ses enfants avancent d'un pas. Et qu'est-ce qu'elle est bavarde cette Miranda...
Les sept trompettes sifflent la fin de la partie. Plus d'extrêmes. Plus de morpions. Que des pions morts. Ne sommes-nous pas chacun l'idiot utile de quelqu'un à un moment donné de l'histoire ?
Nous pouvons objecter camarades. (Notes de trompeuse)
Mais quand Miranda dit...
J'essaie de me rappeler... à travers ces lacs d'hémoglobine... l'océan...


Les cendres de Cassandre


J'essaie de ne pas devenir un parmi d'autres. Je ne veux pas tirer de barbe. La tentation est pourtant bien grande. Au fond, c'est bien ce qu'ils souhaitent ces suceurs de sperme, ces suceurs de vie. Qu'on se foute sur la gueule. Qu'on se dise, des deux côtés, "Je promets de les tuer, jusqu'au dernier, jusqu'au dernier !..."
Pendant que l'adversaire est en face, l'ennemi se Kobayachise, comme cette bonne vieille fiente de Tarhouni...
Nous sommes menottés à un Parabellum pointé vers l'adversaire.
Regarde plus haut enculé !


"Brick by brick, the night eclipsed, pricked by cuticle thorns..."


L'empire invisible aux guerres invisibles et aux dégâts bien visibles. Un long pénis prépucé qui serpentine le long de mes entrailles et qui me caresse la cervelle. Que me veut-il ? Que te veut-il ? Il veut qu'on y croie à cette démocratie, qu'on se bipolarise, qu'on se bastonne à coups de bulletins dans l'urinoir. Pendant que lui, sans visage, mais tellement reluisant, pompe nos 25 ressources, nos 25 temples, pour notre 25ème anniversaire. Notre belle souveraineté nationale se fait arroser de multiples semences dollarisées. Tout le monde s'en fout qu'elle se fasse sauter la bougresse. Elle peut crever l'anus ouvert. Elle peut chanter "Gang Bang, they shot me down". Puisse l'université rester mixte !
Et un jour nous nous rappellerons, qu'il y avait encore de la place dans le cimetière des martyrs.
As-tu crié "Plus Jamais ça !" comme les autres ? Ça quoi ? Plus jamais de dictateur ? Petit con... Ce n'était donc que ça ? Tu t'en fous que ta monnaie soit monnayée ? Ton cul, exposé ? Le passage devant ta chatte, déblayé ? Ton cerveau, anesthésié ? Ta condition sociale, handicapée ?
Des pluies de notes s'abattent sur ce fléau. Nous mourons chaque seconde en pensant aller mieux chaque minute.
(Sept maux)
Prends la pilule rouge et arrête d'enfanter de la merde. Ça fait peut-être moins mal en sortant mais ça fait de toi un trou du cul.
Réveille-toi petit con !
Il y a toujours de la lumière dans chaque éclipse. Il suffit juste de tendre l’œil...


"Night forever more | Not forever more"


Omar Aloulou / écrit le 02/12/2011  


*Texte écrit accompagné de The Mars Volta - France The Mute

dimanche 22 mai 2011

Do Ré Mi Fa Sol La So Do Mi (*)

Ils ont fini par nous enculer, ces gros plein de sous, ces usuriers de l’usure, ces sodomites de l’infox. Ben Ali n’aurait pas fait mieux. Ils ont d’ailleurs été à la même école. Ils nous refont le même coup qu’en 87, comme au bois de Vincennes. A coups de matraques cathodiques et à coups de matraques sans la trique. Il a dû bien la sentir l’ami Achouri. Lui l’a ressentie dans l’anus, nous l’anus on l’a sur le front.


A lire les unes de 88, on se croirait en 2011. Tous les maux pointaient sur Bourguiba et Wassila, cette fois c’est Ben Ali, Leïla et leurs familles respectives. Comme si tout le système ne reposait que sur des Bac -7. Sans parler de ce bon vieux complot islamiste qu’on nous a rabâché pendant des plombes. Aujourd’hui, on lui a accolé une nouvelle idéologie, portée par Hamma Hammami. Ce vieux de la vieille, qui a vécu dans la clandestinité lorsque nous comptions les scores du « Dead Prez », celui qui a toute sa vie milité, on dit de lui qu’il paie des casseurs pour nous les casser. Avec le fric qu’il a amassé toute sa chienne de vie bien entendu… Le complot devient islamo-bolchévique, on aurait dû l’appeler islamo-athée !... Plus c’est gros mieux ça glisse.




Mais depuis quelques jours, des « vrais » terroristes complotent et tuent. Les Business journalistes l’ont d’ailleurs annoncé !... Des terroristes arborant des T-Shirt « I Love AQMI » me semble-t-il. Pas mieux pour souder la population et la flicaille contre un « véritable » ennemi de la nation. Pas mieux pour détourner le regard et la cervelle des masses.
De l’information, beaucoup d’informations… jusqu’à en chier un journal. De la peur, de l’insécurité, de l’instabilité économique, de la décroissance, du tourisme, du Bruel, de la nécrologie, de la laïcité par-ci, de la barbe mitzvah par-là, les gens n’en peuvent plus. Les classes moyenne et aisée veulent que ça se stabilise. Peu importe le prix pourvu qu’on ait le livret d'épargne.


Ils ont fini par nous enculer. A l’usure…


Les gens n’en peuvent plus…


Je n’en peux plus…


Je suis usé…


On m’a usé…


 Je ne veux plus parler politique…


Je ne peux plus parler politique…


 Je deviens apolitique…


Je suis apolitique…


Je suis en 2011…


Je suis en 1987…






Omar Aloulou   /   20-05-2011


(*) Booba - Salade Tomates Oignons